A Rouen, une quarantaine de professeurs a répondu à l'appel à la mobilisation lancé par l'intersyndicale. Rassemblés devant le collège-lycée Camille Saint-Saëns, ils ont manifesté leur refus de voir s'appliquer les réformes du ministre de l'Education Nationale, Jean-Michel Blanquer.
La surveillance du bac assurée
Ce matin, près de 15 000 élèves de terminale de l'académie de Rouen étaient convoqués pour passer la première épreuve du baccalauréat 2019, la philosophie. Pour la première fois depuis 2003, plusieurs syndicats enseignants dont Snes-FSU, premier syndicat chez les enseignants du secondaire, et SUD-Éducation ont appelé à une grève de la surveillance en ce premier jour du bac pour protester contre les réformes Blanquer qui devraient être mises en place en 2021.
Pour le moment, le rectorat refuse de communiquer des informations sur le nombre d'enseignants grévistes dans l'académie de Rouen. Le syndicat Snes-FSU évalue à 50% dans certains lycées de l'académie le taux d'enseignants grévistes convoqués pour surveiller l'épreuve du bac.Cette grève le jour des examens, elle est annoncée depuis des mois, or Jean-Michel Blanquer a toujours refusé de recevoir les enseignants et leurs représentants pour éviter d'en arriver là. Pourtant c'est un crève-coeur pour les enseignants que de faire grève le jour du baccalauréat. - Claire-Marie Feret, co-secrétaire académique du Snes-FSU
Au Havre ce matin, le lycée Jules Siegfried enregistrait un taux de grévistes de 90% dans la section professionnelle.
Ce matin par exemple, 400 candidats avaient rendez-vous au collège-lycée Camille Saint-Saëns. Dans cet établissement, l'éducation nationale avait prévu des surveillants supplémentaires pour pallier aux éventuels grévistes.
Dans certaines salles d'examens ce matin, il n'y avait plus deux surveillants comme prévu mais un seul. Le ministère a assuré qu'il n'y avait pas de minimum légal du nombre de surveillants par salle.
L'épreuve de philo des profs
Pour manifester leur refus de l'application des réformes Blanquer, et particulièrement de la réforme du bac, les professeurs rassemblés devant le lycée Camille Saint-Saëns de Rouen ont dévoilé leurs propres sujets de l'épreuve de philosophie du baccalauréat 2019 pour alerter le ministre Blanquer.- Sujet 1 : l'action politique doit-elle être guidée par les réformes ?
- Sujet 2 : la communication d'un gouvernement est-elle toujours gage de vérité ?
- Sujet 3 : Explication de texte, "La désobeissance civile", Hannah Arendt, 1972.
Les réformes Blanquer inquiètent les enseignants
Les syndicats voient dans les réformes du lycée, l'instauration d'un bac "local", dont la valeur dépendra du lycée dans lequel le jeune aura effectué sa scolarité, et s'attendent à "un rythme effréné d'évaluations" via le contrôle continu. Ils se disent par ailleurs exaspérés par ce qu'ils voient comme une absence de réponse du ministre de l'Education Nationale Jean-Michel Blanquer à leurs inquiétudes sur la réforme de cet examen bicentenaire.
Ce nouveau bac réduira notamment le nombre d'épreuves finales de l'examen au profit du contrôle continu et s'accompagne d'une refonte de l'enseignement au lycée.Ces réformes sont une arme de destruction massive du lycée - Stéphane, professeur d'histoire-géographie